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Pourquoi ce collectif ?

Le collectif SERVIR s’est constitué après l’annonce, mi-septembre, de la non-candidature de l’actuel président de l’université et son ralliement, personnel, au seul candidat à la présidence alors déclaré. L’objectif premier de notre collectif est de permettre à la communauté universitaire d’exercer pleinement son droit à la démocratie lors des élections pour les conseils centraux début novembre 2021.

Notre collectif a très rapidement décidé qu’au-delà de la présentation de listes, il porterait un projet propre ainsi qu’une candidature à la présidence de l’Université de Lille : celle de Georgette Dal, professeure de sciences du langage et actuelle vice-présidente en charge des ressources humaines, de la qualité de vie au travail et de la politique sociale.

Des listes, une candidature à la présidence, mais dans quel objectif ?

Le projet porté par le collectif SERVIR n’est pas une version 2.0 du projet de la mandature qui s’achève.

La gageure, pour la mandature à venir, est la suivante : alors que la construction de l’Université de Lille dans son périmètre actuel n’est pas complètement aboutie, l’Établissement Public Expérimental (EPE) « Université de Lille » rassemblera, à compter du 1er janvier 2022, les onze composantes de formation de l’actuelle université, ainsi que quatre établissements-composantes : l’École Nationale Supérieure des Arts et Industries Textiles (ENSAIT), l’École Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ), l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille (ENSAPL) et Sciences Po Lille.

Il convient donc, dans le même temps, de mener à bien les chantiers engagés depuis la fusion des trois ex-lilloises, rejointes par l’INSPE le 1er janvier 2020, d’infléchir ou de retravailler tous ceux qui doivent l’être en évitant de créer de nouvelles perturbations systémiques et individuelles, et de faire en sorte que chacune, personnes et entités, trouve sa place dans ce nouvel établissement que constitue l’EPE. Entre consolidation d’une partie des chantiers entrepris, infléchissement ou révisions d’autres chantiers qu’il est indispensable de reprendre et projection dans un nouvel établissement, l’entreprise est particulièrement périlleuse

Il serait par conséquent déraisonnable que l’Université de Lille 2022 se prive de l’expérience d’élu·e·s aux conseils centraux et de membres de l’équipe présidentielle (vice-présidentes et vice-présidents, chargé·e·s de mission) de la mandature actuelle souhaitant poursuivre leur engagement pour le collectif. Cette nouvelle étape requiert bien évidemment que de nouvelles personnes s’engagent dans le projet en apportant leurs idées, leur expérience d’acteurs et d’actrices de terrain.

De qui est composé notre collectif ?

Notre collectif est composé de femmes et d’hommes, syndiqué·e·s et non syndiqué·e·s, animé·e·s par une même volonté : servir.

Le préalable à notre projet

Notre université dans son périmètre actuel souffre d’un manque de moyens chronique : elle est sous-dotée par rapport aux universités pluridisciplinaires intégrant le secteur santé (de l’ordre de 2000 € par étudiant), son patrimoine immobilier est vieillissant. Le plan de relance de quelque 40 millions d’euros dont a bénéficié notre université en 2020 permettra de financer de grosses opérations immobilières, certes indispensables, mais ne répondra pas aux irritants du quotidien : colonnes sanitaires vétustes, châssis ne fermant pas ou fermant mal, fuite de toitures, ce ne sont là que quelques exemples.

Du point de vue des personnels, qu’il s’agisse des personnels BIATSS ou des personnels enseignants ou enseignants-chercheurs, leur nombre est insuffisant pour faire face à un nombre d’étudiantes et d’étudiants toujours plus important, ce qui, à son tour, engendre des problèmes de pression patrimoniale. Deux exemples, parmi tant d’autres, en cette rentrée 2021 : +100 inscrites et inscrites en première année de la licence STAPS (540 contre 440 en 2020-21), augmentation de l’équivalent de 4 groupes de TD en deuxième et troisième années de la licence Psychologie.

Nous sommes actuellement en passe de terminer le dialogue de gestion 2022 avant passage devant les instances centrales en fin d’année civile : seul un tiers environ des demandes de recrutement d’enseignants-chercheurs formulées par les composantes et unités de recherche ont pu être satisfaites ; parallèlement, les possibilités financières de recrutement de personnels BIATSS sont bien en-deçà des demandes. Et pourtant, un travail en amont avait été mené par les composantes, unités de recherche et services, pour que seules les demandes raisonnées et raisonnables soient formulées. La conséquence est qu’on lorgne ici sur les composantes ou services supposés « riches » (alors qu’aucun ne l’est), on regarde là si une composante ou un service a été mieux loti. Bref, on crée des tensions liées à cette sous-dotation chronique.

Le préalable à notre projet est par conséquent de mener une politique offensive envers nos tutelles et de faire valoir (surtout : faire corriger) l’état déplorable des moyens alloués à notre établissement au titre de la Subvention de Charge pour Service Public (SCSP). Dans le même temps, un travail sur les Capacités d’Accueil Limitées (CAL) doit être engagé avec le Rectorat. Dans la situation actuelle, il nous est demandé de faire toujours plus avec toujours moins. Or, être la plus grosse université du territoire français n’est pas un objectif en soi. Sans prétendre être la plus grande, nous avons un seul objectif en tête : faire réussir nos futur·e·s diplômé·e·s, que leur passage dans notre université se déroule dans les meilleures conditions possibles et qu’ils et elles aient un bon niveau d’insertion professionnelle. Des moyens, pour la plupart non pérennes, sont certes octroyés dans le cadre de la loi Orientation et Réussite des Étudiants (ORE) promulguée en 2018, mais toujours sous condition : accueillir davantage d’étudiantes et d’étudiants. Ce n’est pas de moyens sous condition renégociables année après année que nous avons besoin, mais de moyens tout court.

De loctroi de moyens pérennes décents découlent tous les axes de notre projet :

  • qualité de vie au travail et dans les études,
  • amélioration de la qualité de notre patrimoine bâti, y compris dans ses facettes les plus prosaïques (nous sommes capables de prototyper des véhicules autonomes, d’effectuer des recherches, reconnues, sur l’étude des nuages et des aérosols de façon isolée ou transverse, mais n’avons pas partout de toilettes décentes),
  • amélioration de la réussite étudiante et de l’insertion professionnelle,
  • retour à la recherche des enseignants-chercheurs qui croulent sous les tâches d’enseignement (enseignement à proprement parler et responsabilités liées aux formations),
  • rayonnement national et international,
  • attractivité nationale et internationale.  

Paradoxalement, peut-être, le développement de nos ressources propres – car le temps de l’État providence est révolu, et il ne s’agit pas ici de défendre une position attentiste – dépend également de l’octroi de moyens récurrents à due concurrence de nos besoins.