L’Université de Lille dans son écosystème

En résumé 

  • L’Université de Lille est un acteur majeur de la région. Ses partenariats avec le monde académique, les organismes de recherche et les institutions culturelles et artistiques sont importants. Il faut les continuer et les amplifier à compter de 2022.
  • Les partenariats avec la région des Hauts-de-France existent et méritent d’être structurés dans le cadre de l’Université de Lille dans son périmètre EPE.
  • Le partenariat avec la MEL est installé. Le bilan, relativement positif dans le contexte de pandémie que nous venons de connaître, est à conforter pour assoir l’Université de Lille comme partenaire majeur en matière de développement économique, social et environnemental. Un avenant allant jusqu’à fin 2022 a été signé pour permettre la mise en place d’une nouvelle convention pour l’Université de Lille dans sa nouvelle configuration.
  • Le partenariat avec les villes est à tisser ou renforcer. Lille, Roubaix et Villeneuve d’Ascq sont les villes majeures du territoire métropolitain : elles sont les sites de nos campus, accueillent les étudiant·e·s pour leur logement, leurs conditions de vie et la richesse des infrastructures culturelles et sportives.

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La métropole lilloise est le deuxième pôle universitaire français avec au total 118 000 étudiant·e·s, soit 10 % de la population de la métropole. Avec 14 000 emplois directs et 30 000 indirects, le site constitue un pôle économique majeur.

L’Université de Lille dans sa configuration au 1er janvier 2022 sera l’acteur principal de l’Enseignement Supérieur et de Recherche (ESR) dans la région Hauts-de-France. Aussi doit-elle prendre sa part dans les réponses à apporter aux défis technologiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux et ce, en contribuant à la vie de la cité, de la métropole et de la région.

L’Université de Lille 2022 : un catalyseur de la richesse territoriale en matière de recherche et de formation

Avec la création de l’EPE, l’opportunité est d’intégrer et de renforcer les collaborations que ses établissements-composantes ont pu établir avec bon nombre de partenaires.

L’Université de Lille dans sa configuration actuelle entretient des relations privilégiées de collaboration avec les organismes de recherche (CNRS, Inserm, Inria, INRAE) et a des partenariats avec le CHU de Lille et l’Institut Pasteur de Lille. Ces collaborations sont amenées à se poursuivre et à être renforcées dans le cadre de l’Université de Lille dans sa configuration 2022. En effet, les établissements-composantes membres de l’EPE (l’École Nationale Supérieure des Arts et Industries Textiles [ENSAIT], l’École Supérieure de Journalisme de Lille [ESJ], l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille [ENSAPL] et Sciences Po Lille) ont déjà, de leur côté, des collaborations avec certains de ces partenaires, et la création de l’EPE sera une opportunité pour reconsidérer et renforcer ces collaborations. Aussi, au niveau recherche, la tutelle des unités de recherche sera simplifiée et le dialogue entre tutelles plus efficace.

L’Université de Lille 2022 : un incubateur régional

La collaboration et les partenariats avec les collectivités territoriales existent déjà et à différents niveaux, selon les compétences de chacune.

En effet, l’Université de Lille actuelle est au cœur du Schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (SRESRI). Les collaborations avec la Région sont déjà très nombreuses et concernent pratiquement tous les domaines de compétences de notre université. Dans le cadre de l’EPE, ces collaborations devront néanmoins être structurées à l’aune du périmètre de notre nouvel établissement, afin d’en avoir une vision globale, du point de vue politique mais aussi organisationnel (quels sont les interlocuteurs pour quelle thématique ?). Il convient par ailleurs d’explorer les politiques volontaristes que l’EPE et la Région souhaitent mettre en place. En effet, le bilan du SRESRI (2017-2021) servira de base à l’élaboration d’un nouveau projet qui pense l’Université dans son écosystème. Les partenariats avec les CMQ (Campus des Métiers et des Qualifications) labellisés en Hauts-de-France sont à revisiter à l’aune du nouvel établissement. Actuellement, les actions concernent principalement la transition secondaire-supérieur, par des actions communes d’orientation, d’immersion ou de challenges (challenge Léonard, Maison Aiguill’âge-ALS, ..), mêlant les publics d’élèves des collèges et lycées et d’étudiant·e·s. Nous devons accompagner la Région, pour combler son retard en matière de « dépenses intérieures de R&D [Recherche & Développement] des administrations », qui sont deux fois moins importante qu’à l’échelle nationale (cf. la note sur les moyens attribués à l’Université de Lille). Un autre axe fort, sur lequel il est indispensable d’avancer concrètement et qui est tout, sauf nouveau, concerne le logement : le SRESI (brochure page 21) précise que la Région, en partenariat avec les CROUS, le Rectorat et les territoires, réalise un état des lieux des besoins de logements étudiants notamment pour améliorer l’accès à un logement de qualité ». Or, on connaitt la difficulté qu’ont les étudiant·e·s, qu’ils soient nationaux ou internationaux, à se loger à des prix abordables et dans des conditions descentes. Le CROUS est le partenaire principal pour ce qui concerne les conditions de vie et de logement des étudiants. La période de pandémie a du reste renforcé les actions communes, et les programmes de logement étudiant urgents sont lancés. Mais il reste un déficit important de logements étudiant sur la métropole qui doit être une priorité avec les partenaires (CROUS, MEL, Villes,…).

S’agissant de l’emploi étudiant, la Région est un partenaire central, qui finance les contrats étudiants régionaux et étudiants relais santé et le tutorat. Son soutien s’est amplifié depuis la crise sanitaire et l’enjeu de l’Université 2022 est de conforter cette dynamique « gagnant-gagnant » au service de l’ensemble de la communauté universitaire.

Les partenariats territoriaux s’étendent à l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur des Hauts-de-France. Pour pallier la dissolution de la ComUE-LNF au 1er janvier 2020, l’Université de Lille et les quatre universités publiques régionales ont institué une CRPU (Conférence régionale des présidents d’université), afin de mener une réflexion sur l’ESR en région. Le projet PACTEs-Hauts de France (1 M€) est né de cette collaboration et de la participation de deux des écoles rejoignant l’EPE à partir du 1er janvier 2022 : l’ESJ et l’IEP Lille. Il s’agit ici de faire vivre et de donner toute sa dimension à cette CRPU : la création de l’EPE ne doit pas avoir pour conséquence d’opposer la place lilloise et les autres universités de la Région.

L’Université de Lille 2022 : un pilier de la Métropole Européenne de Lille (MEL)

En avril 2019, l’Université de Lille actuelle et la MEL ont signé une convention-cadre. Un avenant couvrant la période allant jusqu’à fin 2022 a d’ores et déjà été signé afin de se donner le temps de préparer un nouveau projet intégrant les établissements-composantes rejoignant l’EPE.

Cette convention a pour objet de définir un cadre de collaboration prenant en compte les objectifs stratégiques des deux entités. L’EPE doit ainsi permettre d’« accélérer la transformation et la relance économique de la métropole mais également aider les entreprises à s’adapter, pour être au rendez-vous des transitions écologiques, sociétales et numériques. L’ambition est de créer les conditions d’une économie performante et moins vulnérable qui participe de la lutte contre les dérèglements climatiques et de la résorption des fractures sociales et des inégalités entre les territoires ». L’Université regorge de compétences pour être un acteur permettant de répondre au six défis que la MEL s’est fixés.

L’Université de Lille et la MEL s’enrichissent mutuellement, faisant de Lille une place stratégique pour des partenariats fructueux à l’international (KU Leuven, 31 university network, partenariats premium extra-européens, réseaux thématiques européens : InclusU). Ce sont aussi des actions communes pour l’entrepreneuriat, les emplois de demain (en particulier dans les quatre hubs « global transition » de l’I-Site), les conditions d’accueil des étudiant·e·s, chercheur·e·s et enseignant·e·s-chercheur·e·s (logement/Learning core Lab).

Un nouveau processus de fonctionnement est à imaginer pour un partenariat laissant de la souplesse dans les relations entre les composantes et établissements-composantes et la MEL, tout en garantissant, au niveau de l’EPE, un cadre global de cohérence et en permettant un suivi et un recensement de toutes les conventions, existantes et à venir.  

Des collaborations sont également à construire avec HelloLille, agence d’attractivité financée par la MEL et co-pilotée par la CCI Hauts-de-France et Entreprises et cités dans le montage de projets de valorisation qui mettent en avant notre territoire. 

Un maillage de campus métropolitains

L’Université de Lille possède six grands campus, dont la majorité sont implantés dans les villes de la métropole (Lille, Loos, Roubaix, Tourcoing, Villeneuve d’Ascq), qui sont autant de territoires naturels de la vie étudiante. Des partenariats sont à mettre en place ou à renforcer avec chacune d’entre elles sur des domaines tels que le logement étudiant, y compris en exploitant des formes reposant sur la solidarité intergénérationnelle, les activités culturelles et sportives, l’ouverture des campus sur la ville et, réciproquement, la création de tiers lieux, l’action sociale et solidaire et le développement durable. S’agissant des personnels, une réflexion, toute récente, initiée par Georgette Dal en collaboration avec le SCAS (Service Commun d’Action Sociale) et la direction générale des services, est également en cours avec les villes de la métropole afin de proposer une offre de places de garderie plus large et de meilleure qualité aux personnels de l’Université de Lille qu’elle ne l’est actuellement (locaux vétustes et peu adaptés à l’accueil d’enfants sur le campus Cité Scientifique).

L’Université de Lille : des relations avec le monde socioéconomique, socioculturel et artistique à développer

Les partenariats territoriaux sur lesquels il est impératif de travailler dans la prochaine mandature concernent les acteurs socio-économiques, qui constituent l’ancrage territorial des stages, de l’alternance et des emplois des jeunes diplômé·e·s (richesse et diversité des branches d’activités présentes en région et territoires transfrontaliers). L’Université de Lille actuelle a déjà engagé des partenariats importants (contrats de branche, partenariats réseau Allianz, entreprises et cités, APEC, NQT, développement de l’apprentissage), mais ils méritent d’être développés et renforcés sur le plan institutionnel. L’accent sera porté particulièrement sur les liens avec le monde socioculturel et artistique. Ces partenariats impliquent notamment les établissements artistiques d’enseignement supérieur et de recherche (Fresnoy, École Supérieure d’Art, …), les établissements culturels (LaM, Louvre-Lens, Institut pour la photographie, …), les structures culturelles métropolitaines, régionales, nationales et internationales.

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Les projets sont par conséquent nombreux, et le chantier est vaste. Il doit être pensé comme un tout cohérent dans lequel le monde de l’entreprise constitue un troisième pilier indispensable (en plus du monde académique et des politiques territoriales). Nous devons apprendre à travailler ensemble en nous associant aux dynamiques locales et aux stratégies mises en place au sein de chaque collectivité (exemple du G.A.M.E : Groupe des Acteurs Métropolitains de l’Économie) et également être force de propositions dans l’accompagnement des formations et de la recherche (stages, formation en apprentissage, R&D, bourses CIFRE en collaboration avec les Écoles Doctorales et futures Graduate Schools…)